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Tableaux des maladies professionnelles

Régime général tableau 31

Maladies professionnelles engendrées par les aminoglycosides et leurs sels

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Tableau et commentaires
Tableau et commentaires

Description clinique de la maladie indemnisable (mars 2006)

I. Eczéma

Définition de la maladie

Les manifestations allergiques cutanées liées aux aminoglycosides et en particulier la streptomycine et la néomycine ont été décrites dès 1947. Les lésions rencontrées étaient essentiellement des eczémas de contact et des urticaires.

Le terme dermite eczématiforme, s’il est classiquement utilisé en cas d’eczéma allergique, peut médicalement couvrir l’ensemble des eczémas et réactions eczématiformes liés à l’irritation et à l’allergie.

Un eczéma se définit comme une inflammation superficielle de la peau accompagnée de prurit et caractérisée par une éruption polymorphe formée d’érythème, de vésicules, de croûtes et de desquamation.

Diagnostic

Le diagnostic est avant tout clinique et doit tenir compte de plusieurs critères : la clinique, l’anamnèse et l’obtention de tests épicutanés (ou autres) positifs.

La clinique retrouve les différentes lésions citées dans la définition qui se succèdent généralement en 4 phases (phase d’érythème prurigineux, plus ou moins oedémateux ; phase de vésiculation ; phase de suintement ; phase de régression). L’eczéma se traduit toujours, sur le plan anatomo-pathologique, par une «spongiose» (distension oedémateuse des espaces intercellulaires des kératinocytes) associée à l’«exocytose» (migration dans l’épiderme de cellules inflammatoires d’origine sanguine).

Sur le plan clinique, l’eczéma de contact allergique peut se présenter sous différents aspects :

- l’eczéma aigu érythémato-papulo-vésiculeux accompagné de prurit,

- l’eczéma «sec» érythémato-squameux,

- l’eczéma lichenifié est en général un eczéma ancien, très prurigineux.

Selon la topographie, l’eczéma de contact prend des aspects différents :

- la peau de la face réagit précocement,

- l’eczéma des mains et des doigts est le plus fréquent (dos des mains et des doigts).

L’anamnèse doit être minutieuse (chronologie des faits, sièges des premières lésions, évolutivité). Elle doit rechercher des facteurs professionnels (gestes, produits, action éventuelle de l’arrêt de travail…), vestimentaires, cosmétiques, médicamenteux…, mais aussi le rôle possible des substances liées à l’activité non-professionnelle ou aux activités de loisirs (jardinage, bricolage, entretien…). L’anamnèse, aussi précise que possible, ne peut fournir que des indices de présomption. Elle doit être confirmée ou infirmée par la réalisation de tests épicutanés.

Les tests épicutanés visent à reproduire «un eczéma en miniature» en appliquant la substance suspecte sur une zone limitée de la peau (habituellement le dos). Ils doivent être réalisés par des personnes ayant l’habitude d’interpréter les résultats afin de valider les critères de pertinence du test et d’imputabilité de la substance.

Le diagnostic différentiel se fait surtout avec la dermite d’irritation (tableau comparatif). Il convient de signaler qu’un eczéma de contact allergique peut se greffer sur une autre dermatose préexistante.

Le diagnostic étiologique.

Cliniquement, ces eczémas de contact sont évoqués sur leur aspect et leur localisation ainsi que par l’anamnèse (profession de santé…). L’eczéma de contact à la néomycine est souvent sec et squameux. L’eczéma de contact à la streptomycine est soit purement érythémateux, soit papulo-vésiculeux. Il peut s’accompagner de blépharo-conjonctivite.

Si ces manifestations étaient fréquentes il y a quelques années, elles peuvent se rencontrer lors de la préparation des produits ou lors de la manipulation de linge ou objet souillés par la streptomycine. Le contact avec la néomycine est souvent lié à la manipulation d’onguent ou de topiques le contenant.

Il existe une sensibilisation croisée entre la néomycine et d’autres antibiotiques tels que la framycétine, la gentamycine, la kanamycine, la paramomycine, la ribostamycine, la streptomycine, la tobramycine. La batterie standard comporte le sulfate de néomycine. Elle permet le diagnostic étiologique.

Evolution

Si l’agent causal est supprimé, l’eczéma disparaîtra, surtout si une thérapeutique appropriée est mise en place.

Si le contact avec l’allergène est maintenu, les récidives seront régulières avec possibilité d’extension de l’atteinte cutanée (atteinte sur l’ensemble du corps) pouvant entraîner des tableaux plus graves.

Traitement

Le traitement comporte en priorité l’éviction des allergènes responsables. Toute autre thérapeutique est vouée à l’échec si une telle éviction ne peut se réaliser.

Le traitement local doit répondre aux règles générales du traitement des eczémas : compresses humides froides et pâte à l’eau à la phase aiguë, suintante ; préparations contenant un corticostéroïde aux phases subaiguë et chronique.

Il n’y a aucune désensibilisation envisageable dans les eczémas de contact allergiques professionnels.

Facteurs de risque

Les différents éléments repris dans l’apparition et l’évolution de la dermite irritative sont à prendre en compte comme facteur de risque de l’eczéma allergique.

Une peau irritée, agressée, sèche, ayant perdu ses fonctions «barrière» physiologiques évoluera plus facilement vers l’eczéma de contact en fonction de l’environnement.